Ma vision et ma manière

Depuis les années soixante-dix, Pierre Bancharel a tenu un journal pour consigner jour après jour ses réflexions sur son travail. Un journal consacré à sa peinture, mais pas seulement. Il y parle de sa vision, de son évolution, et aussi des peintres qu’il aime. Rembrandt, Soutine, Bonnard, Chardin, et, le plus grand, Courbet sont constamment nommés. Il note ses « recettes », il s’interroge sur la modernité, il compare la peinture et la musique. En voici quelques extraits qui peuvent éclairer son œuvre.

Le 16 avril 2010 Paris

Elle est née à Jurançon en 1966 ou 67 avec Hermine et Diane se tenant les seins, (accessoirement Le Dimanche). Il y a eu d’autres très bonnes toiles à cette époque mais ces deux-là sont les plus proches de moi. Ensuite, Les Enfants, à Paris en 1970. Et puis, il a fallu attendre Pau en 1981, malgré La Chute de 1979, Evelyne Métais en 1976, etc… C’est avec L’Interdite que j’ai retrouvé un peu ma vision et ensuite avec les toiles « bleutées » de 1983 et 84. Mais avant tout, Hermine et Diane se tenant les seins (et Corinne de 1968).

Le 6 décembre 2013 Paris

Chaque fois que je suis retourné vivre à Pau, (Jurançon, rue Lespy), j’ai abandonné ce néo-classicisme balthusien ou autre qui me dominait à Paris. Diane sur fond rouge, Hermine, Diane se tenant les seins, et j’en passe, sont nées très vite à Jurançon et à Pau. A peine retourné à Paris, rue Pernéty ou rue Hippolyte Maindron, il fallait que j’abandonne toute spontanéité, toute sincérité. De retour à Pau en 1979, avec M-F, après avoir peint La Chute, et autres toiles « serrées», je me suis remis spontanément à ma peinture lyrique et vivante. Paris et ses musées, sa vie citadine énorme entraîne à des retours au classicisme, du moins pour moi. Bref, à Pau, je suis moi-même.