Depuis les années soixante-dix, Pierre Bancharel a tenu un journal pour consigner jour après jour ses réflexions sur son travail. Un journal consacré à sa peinture, mais pas seulement. Il y parle de sa vision, de son évolution, et aussi des peintres qu’il aime. Rembrandt, Soutine, Bonnard, Chardin, et, le plus grand, Courbet sont constamment nommés. Il note ses « recettes », il s’interroge sur la modernité, il compare la peinture et la musique. En voici quelques extraits qui peuvent éclairer son œuvre.
5 octobre 2010
Je crois avoir trouvé la solution qui m’a toujours turlupiné, surtout depuis fin 67, à Jurançon et très souvent ensuite, une sorte de synthèse et de « noir et blanc », de la valeur. Soutine m’avait libéré par la matière, mais je voulais me débarrasser de la couleur, surtout après la très mauvaise période de 1971 à 1979. En peignant Diane en noir dans un état de grâce, je me suis rendu compte de ceci : un noir et blanc où la matière colorée vient se couler dans les valeurs.
