Explication de ma façon de peindre

Depuis les années soixante-dix, Pierre Bancharel a tenu un journal pour consigner jour après jour ses réflexions sur son travail. Un journal consacré à sa peinture, mais pas seulement. Il y parle de sa vision, de son évolution, et aussi des peintres qu’il aime. Rembrandt, Soutine, Bonnard, Chardin, et, le plus grand, Courbet sont constamment nommés. Il note ses « recettes », il s’interroge sur la modernité, il compare la peinture et la musique. En voici quelques extraits qui peuvent éclairer son œuvre.

19 décembre 2010

Alain : « Dans tous les arts, c’est de l’exécution même que naissent l’expression et le beau et non point du projet ou de l’idée. L’artiste ne connaît ce qu’il veut faire qu’après l’avoir réalisé, étant lui-même spectateur de son œuvre et le premier surpris. » Voilà pourquoi depuis 1981 (et un peu en 1978-79), j’ai abandonné la technique habituelle de tous les peintres lorsque je peins d’après modèle un personnage ou une composition. Je cherchais inconsciemment le moyen de peindre sans savoir ce que je recherchais et même ce que je faisais, et je l’ai trouvé. Grâce à cela, la peinture est devenue une aventure et une surprise permanente et la certitude que ce que je peins ne peut être que ma vision.