Son œuvre dans l’expressionnisme

L’œuvre de Pierre BANCHAREL est emblématique de l’expressionnisme contemporain. Elle s’étend sur une période de soixante ans et est passée par des phases différentes.

Après l’abstraction et le surréalisme, qui n’ont guère duré que quelques années, il comprend que sa vraie voie est le réalisme figuratif. Ce qui l’attire c’est l’exploration de la figure humaine. Et là aussi, dans son thème de prédilection, il va passer par des phases successives.

Personnages en groupe ou seuls dans leur intimité, il les montre dans une atmosphère paisible, à la manière de Balthus. Mais de plus en plus, il s’engage vers une expression plus forte, que l’on peut rattacher au courant expressionniste de Soutine ou Kokoschka.

Parallèlement, peu à peu, sa palette évolue. Il passe de la couleur à l’absence ou quasi-absence de couleur. Il passe d’une peinture « plaisante » à une peinture plus difficile d’accès, plus intériorisée, dépouillée de l’anecdotique, qui déroute. La puissance du dessin supplée l’absence de couleur.

Avant le départ 2005
Avant le départ. Huile sur toile
Tableau expressionnisme Nu
Nu. Huile sur toile

 

Etonnamment, dès les années soixante, il avait entrevu cette voie, une toile de 1965 en atteste, « Hermine », mais ce n’est que beaucoup plus tard qu’il renouera avec ce « style ». Les années quatre-vingt dix marquent le tournant décisif dans son œuvre. Il considère qu’il s’est enfin trouvé.

« Depuis longtemps, je ne supportais plus le côté attirant de la peinture actuelle : jolis personnages, coloris chatoyants, thèmes rabâchés. La peinture est tombée dans la « déco », qu’elle soit figurative ou abstraite ou même expressionniste. Pour moi, seul, le dessin demeure, la peinture doit être soumise au dessin ou être dessin elle-même. Si, moi-même, j’ai eu du mal à accepter cette peinture, la mienne, quand elle s’est manifestée, je comprends bien que d’autres aient du mal à l’accepter. Mais c’est ainsi. Je fais ce que je dois faire, tel que ça vient, du plus profond de moi, tel que je le ressens. »